Juillet 2003

09/07/03

[-] Calc add

Le titre final de Calcophonie est une reprise de Cure : Plainsong. Mais j'ai toujours un faible pour la version donnée par Migala, un groupe espagnol. J'ai mis beaucoup de temps à l'apprécier mais j'aime bien ce côté hiératique. J'en ai presque oublié la version originale.

Plainsong c'est aussi un site qui se veut une base exhaustive sur Cure. La section des reprises est assez touffue. Du tiercé de tête se dégage sans surprise a forest, in between days et just like heaven. Cette dernière a du être massacrée par un bataillon de tâcherons américains. La première, celle de Dinosaur jr, était suffisament iconoclaste et suffisait à elle seule. C'est cette chanson-là qui a permis à Cure d'avoir son premier succès US et de devenir rentiers. Ca fait un bail que je n'ai pas écouté un lp de Cure en entier, quand même...

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06/07/03

[-] Quelque chose de doux

Calc, groupe de la région bordelaise, avait sorti son premier lp en 1999 sur un petit label. Je me souviens d'avoir acheté le CD l'année suivante à Black&Noir dans le quartier st Nicolas. Je m'en souviens bien car c'est le seul que j'y ai acheté. (Et j'ai plein de souvenirs figés sur mes sorties d'achats de disques. Un autre jour...) La boutique a fermé ensuite, le label aussi; j'ai déménagé, le CD est resté dans une caisse.
Depuis, peu ou pas de nouvelles de Calc jusqu'à cette année. J'apprends la disponibilité en ligne de Calcophonie, un concert unique, enregistré en 2000 au théâtre Barbey de Bordeaux. Calcophonie, c'est Calc (4 jeunôts dont l'âge cumulé devait juste dépasser les 80 ans) plus une section corde et une section cuivre issues du conservatoire local.
D'entrée, Something Sweet a marqué mon oreille. La montée des cordes et de la trompette, la chute, la reprise. Et puis ces petites imperfections dans le chant, que je trouve si touchantes. Il y a comme un adieu à l'enfance dans le chant de Julien. Faire de la musique sérieusement à 17 balais, y croire, sortir par la fenêtre, se projeter hors de la Tiny Room, le saut de l'ange et la voix qui coince dans les aigus.

Je fais un a parte. J'essaie d'imaginer les Pale Fountains il y a 20 ans : ils avaient à peu près le même âge. Dès leurs premiers pas, ils rêvaient de pop orchestrale, des divas des sixties, de Burt Baccharah et John Barry, des Beatles et du Love d'Arthur Lee.

Premier signe d'interférence, le mot pop était alors relégué au placard. Je le jugeais connoté, ringard. La mode musicale était partagée entre le rock héroïque et diverses obédiences newavassiennes. Par réaction, un acte de foi presque, les Pale Fountains refusaient le conformisme électro et s'inventaient une vie de pionniers boy-scout; une imagerie d'un temps révolu, récupérée en parallèle par un autre groupe débutant : les Smiths.

Revenons à notre Calcomanie du moment. Oh je ne leur souhaite pas le triste sort des Paleys (drogues, séparation, mort du bassiste Chris McCaffrey), bien au contraire. Ils continuent leur apprentissage, sortant cette année leur troisième album sur un autre petit label. Le tout dans la plus grande discrétion : c'est pas leur chant en anglais qui risque de bousculer les quotas laitiers de nos radios françaises.

A défaut d'apporter la révolution, ils tournent. Récemment, sur un compte-rendu d'un festival à Evreux, Calc était décrit comme l'invité en trop, la faute de casting. Oui voilà, ces jeunes gens ne seront jamais hype, pas assez tendance du moment. Ils ne font pas de l'antifolk ou de rock qui sent sous les aisselles.

Pourtant à la première écoute des extraits disponibles sur leur site, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. La voix de Julien a évolué, jusqu'à devenir un calque (hu) de celle d'Elliott Smith. L'Elliott Smith d'Either/Or ou XO, c'était en 97-98. Déjà un décalage. Un contretemps parfait, dans une époque imparfaite.

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