Mai 2003

29/05/03

[-] la Comédie du dialogue

Il y a la Comédie du pouvoir, la Comédie du travail, et ce qu'on peut appeler la Comédie du dialogue social.
Gouvernement a dit aujourd'hui : "Bon on a assez dialogué comme ça. Les syndicats, taisez-vous maintenant. On va légiférer. Les cocos, sortez la mitrailleuse à amendements."

C'est l'art subtil de la négociation à la française. D'ailleurs, et c'est là où c'est subtil, on ne négocie pas vraiment, on se réunit autour d'une table, c'est pas pareil. Si le sandwich est dur à avaler, la digestion difficile, on prévient qu'on ne pourra plus tenir très longtemps la base. Les bonnes gens vont descendre dans la rue. On compte les points, on envoie des émissaires secrets, on parlemente, et enfin on renégocie.
Autour d'une table.

Il y a eu un dirigeant syndical qui s'est fait taper sur les doigts pour avoir voulu bousculer les traditions. Non non on ne grille pas la pièce en passant directement au dernier acte.

Et puis il y a des dirigeants syndicaux qu'on laisserait bien sur le bord de l'autoroute du XXe siècle. En pré-retraite, comme les hommes politiques après la présidentielle. (Mais vous avez encore 4 ans de Chirac, non vous ne rêvez pas). Rien que le représentant du syndicat des patrons. C'est une telle caricature que ses collègues doivent être pliés en deux chaque fois qu'il ouvre la bouche. Et tout le monde de se marrer, et la Comédie de reprendre de plus belle. Et l'autre là, le type de Force Ouvrière. Lapsus au début, je l'avais appelé Bergeron, du nom de son prédécesseur. Non c'est de Blondel dont il s'agit. Blondel les bretelles, qui mouille sa chemise. Il faut entendre ce Tartarin déclarer devant les micros : "On va négocier 10 heures, jusqu'au bout de la nuit, s'il le faut". Paul une Tourtel s'il te plait.

Quand on sait que les deux chauffeurs personnels de ce type ont démissionné et porté plainte aux prudhommes pour abus des condtions de travail et heures supplémentaires non payées. C'est un prédateur comme les autres.

- Le cool slogan de la semaine dernière : L'école oui, l'école ferrigineuse non !

- Le texte à la con de etc... : ce tract reproduit et mailé un peu partout - ici chez Mammouthland - . Ca me rappelle ce pseudo-essai de politique-fiction qui circulait l'année dernière durant l'entre deux-tours : les lettres d'un gentil benêt qui décrivait sa vie sous une législature Le Pen, et comment elle basculait dans l'horreur. C'est du même tonneau. Le plus récent est plus pernicieux encore car il fait semblant de jouer sur l'humour désespéré. Alors qu'il n'agit que sur des réflexes catastrophistes.

  tehu - 23:03 - p95050483

[-] Epitonic

Epitonic a refait son site récemment, et c'est toujours un plaisir de flâner sur les pages consacrées aux artistes, d'écouter un ou deux m?3 pour se faire une idée. C'est tellement bien organisé que la recherche interne a été confiée à Google, et ça marche !

Petite nouveauté (me semble-t-il) : il y a un bouton radio qui charge automatiquement dans Winamp une liste d'artistes de voisinage proche. Cet après-midi, il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que je suis passé à côté de perles comme Ida. D'autres groupes, encore plus obscurs, à écouter. Qu'ils soient américains pour la plupart ne me gêne pas. J'aime bien qu'il demeure une part de mystère.

L'Amérique plutôt que l'Angleterre... England is boring me. Heu c'est pas tout à fait ça mais c'est dans l'idée. J'ignore complètement ce que le triumvirat The Wire/NME/Indie Labels est en train de porter aux nues. Où l'on encense n'importe quel petit groupe prolo qui a sorti trois quarante cinq tours en série limitée et qu'on jette si le long play ne répond pas aux espérances de vente. J'ignore si Internet a changé quelque chose à cette machine à marketter. (Et puis si on se plante, on n'a qu'a faire une couv' sur le prochain Radiohead, hin...)

Je sais que mon désintérêt a commencé avec le déclin du label Creation, au milieu des années 90. Les débuts de la brit-pop. Voilà, cette époque. Alan Mc Gee a gagné plein de pognon avec Oasis, a vendu le catalogue à Sony, a perdu la foi, a fermé boutique. Il est parti refaire des pâtés de sable plus loin (poptones aux dernières nouvelles). Des parrains rattrappés par la manche et célébrés par les jeunots ont subitement baissé dans mon estime. Vous me dites Paul Weller, je réponds gagné. (Est-ce que D. Scrima écoute the Jam ? Si rom pouvait transmettre. Merci).

Et l'Ecosse ? Le renouveau écossais. L'Ecosse ou l'Angleterre : c'est du pareil au même, non ? C'est pas tout à fait ça mais c'est dans l'idée. Pour un peu, j'en voudrais aux piliers estampillés "scottish bands" qui drainent les oreilles : Arab Strap, Belle & Sebastian, Mogwai. Et pourquoi ? Ils m'ont caché un groupe comme les Delgados. Les Delgados, je ne découvre que maintenant, très tardivement. Je n'ai écouté que les m?3 officiels, et je peux fantasmer sur leur discographie passée. Peut-être qu'on leur rendra justice dans quelques années : par le biais de Chemikal Underground, leur label, ils sont la cheville ouvrière de cette génération.

  tehu - 20:36 - p95044762

25/05/03

[-] Histoires de meme

Pour se venger de tous les geeks du monde (et les autres) qui ont inscrit consciencieusement sur leur blog :
"I've just seen Matrix reloaded on the Premiere. Not a spoiler! Not a spoiler!"
(Je viens juste de voir Matrix reloaded. Je ne dévoile rien ! Je ne dévoile rien !)

On pourra s'amuser de cette sentence définitive parue chez Cacochyme :

Pour finir, partant du principe qu'il ne faut pas trop tirer sur l'ambulance, surtout quand elle est bourrée d'explosifs, je dirai simplement que The Matrix Reloaded est une petite saloperie new-age chiante à mourir, à l'esthétique beauf, filmée par des yuppies en Segway et dont la profondeur est digne du petit bain de la piscine municipale de Plessis-les-Chameleaux. Guillaume, lui, dit que c'est un peu Bob Marley contre les Chinois, et je ne peux même pas lui donner tort.

Ca vous déculpabilise d'un coup. Comme dit l'autre : on n'a pas dû voir le même film.

Et GY!BE ? Cet obscur combo de rock instrumental ontarien-québécois devenu les messies d'une certaine tendance de l'indie-rock international. Les Metallica du post-rock, comme disent les mauvaises langues (smile). Là où ils passent, les tympans ne repoussent plus.

Les non-spécialistes (dont je fais partie) ont pu suivre jour après jour les péripéties de leur tournée française sur la LeuLeu. Détail amusant : les 2 soirées de concert à Paris ont coïncidé avec le début de la grève des transports. C'est ainsi qu'on peut voir une liste de diffusion se transformer en annexe de Billetel et Allo Taxis.

La deuxième soirée a réveillé certaines appréhensions car le niveau sonore avait monté d'un cran, au-delà du raisonnable. La faute à Thierry le bassiste, parait-il, qui avait mis les potards de son ampli à fond. L'ingénieure du son (c'est une fille) s'est crû obligée de monter le volume pour tous les instruments, afin de rééquilibrer (?). Et comme la liste a des correspondants, on apprend qu'après le set de Clermont-Ferrand, l'ingé-son avait les oreilles qui bourdonnaient pendant 2 jours. O tempora, O mores...

- la Chaise Rose : Pascal évoque cette soirée comme l'un de ses derniers concerts. Souffrant d'un acouphène, il milite pour le port des bouchons anti-bruit, essayant de sensibiliser les milieux musicaux à ce danger.

- voir aussi le post de Manur.

  tehu - 19:49 - p94865827

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