Décembre 2000

31/12/00
Pline le Trône

30/12/00
arrêts de journaux
forges de Trignac

28/12/00
une année en photos
Hugo Roy

26/12/00
Annie & Gilles
just like Christmas

20/12/00
Grosse Fatigue
uZine 2

18/12/00
Emmanuelle
Super Greg

17/12/00
Jack Saturn
amertume.org

13/12/00
insoumise.org
recherche via Google

12/12/00
Giggernet
thèmes JMag
Marvin Gaye
nocturnes RTL

11/12/00
Livre noir
Livre rouge
récits de passage

08/12/00
Lennon

07/12/00
Duseigne
Medea Sin

03/12/00
Idaho

(31/12/00)

Ironie de l'histoire, c'est en faisant une recherche sur Lejeune (Philippe), que je suis tombé sur l'horizon plinien. Pline l'ancien, Pline le jeune, voici donc le troisième du nom, Pline le Trône, écrivain célèbre de son état. Ou qui gagne à être connu.
A la première visite, j'ai commencé par ausculter son journal de septembre, le dernier mois publié. J'ai fini par comprendre qu'il s'agissait de l'année 99.
Il y a un côté potache chez Pline le Trône, quelqu'un qui voudrait bien tirer la barbe des adultes mais sans se faire remarquer. L'idée de figurer dans un webring de journaux intimes le heurte (22/02), mais il espère secrètement être publié dans le courrier des lecteurs de Télérama.
Si je devais le situer dans la famille des diaristes, ce serait le trait d'union entre M. Grosse Fatigue et Réal de Montréal. Le premier pour la façon dont il purge ses frustrations dans l'écriture. Et aussi parce qu'eux deux ont fréquenté le bateau de l'Education Nationale. Pline est juste à l'étage en-dessous dans un poste d'observation (qu'il abandonnera en cours d'année) : la charge contre l'EN, cette maison de fous, est féroce et souvent hilarante.
Les autres points communs ? L'aspect grotesque du monde, la poésie saugrenue du vocabulaire, l'art de la chute, cette façon de piler dans la dernière phrase comme un chauffeur de taxi. Au hasard, allez lire par exemple la journée du 21 avril.
C'est aussi un âge charnière pour l'auteur, où les copains de fac s'éloignent peu à peu. Le passage des 30 ans sera vécu douloureusement. Et l'inquiétude aussi : peut-on vouloir vivre comme écrivain et en même temps être chargé de famille ? Famille qu'il protège d'un voile discret (comme Réal).
Ne vous y trompez pas : sous son air bravache, Pline est un homme de lettres. Il fait mine de ne pas y croire, il se dit trop lâche, pas assez ambitieux. Sous son style désabusé, c'est ce qu'il semble me dire : "Je veux bien m'abandonner aux plaisirs simples, mais au moins j'aurai essayé".

Lecture chaudement recommandée. (Si vous comptez lire le journal de Pline hors ligne, vous pouvez utiliser cette feuille de style plus adaptée à l'impression.)

(30/12/00)

On ferme la parenthèse d'une vie.
Autant pour Shani, l'arrêt de son journal était prévisible. C'est une fin de cycle, l'auteur veut voir ailleurs, et elle est contente d'avoir vécu l'aventure.
Autant pour Ariane Fabre, l'arrêt en gare fut brusque et immédiat. A lire les motifs invoqués dans sa dernière entrée, je me suis rappelé qu'elle avait écrit a peu près le contraire il y a 3 mois. Mais je n'ai pas pu retrouver la page en question. Alors constat d'échec ? On peut déceler en marge une légère pointe d'amertume.
Dommage, il y avait de belles idées (memoria, le coup de coeur) et quelques passages qui montraient sa sensibilité. Dommage et bizarre.

C'est ptêt un silo finalement...
Le silo est le bâtiment le plus imposant de la photo-titre en haut. C'est pour donner raison à la lectrice qui m'avait posé la question (-: Ce site retrace l'histoire des forges de Trignac, une friche industrielle en bordure de la quatre-voies Nantes-St Nazaire. Suivez l'index pour voir l'histoire de ses anciens occupants.
Les forges sont pour moi une silhouette familière. Quant à opérer un changement de sens, je transformerai bien la tour-silo en vigie virtuelle.

Sondage (résultat)
Voulez-vous une mailing-liste pour prévenir des mises à jour de lC-D ? Oui (3) - Non (2) - écrire Tous les Jours (7).
Je prends note. Mais comme dit la chanson, je crois que ça va pas être possible. Du moins de sitôt.

(28/12/00)

Sébastien Drique est membre du groupe Superflu, mais aussi photographe amateur. Il s'est tenu à prendre au moins une photo par jour en 99. La collection est rassemblée sur deVisu.

Même principe pour l'association AMIE (Atelier Mémoire Images de l'Erdre), prendre 366 photos sur l'année 2000. La participation est collective et anonyme, le sujet est simple et compliqué à la fois : photographier sous toutes les coutures une petite ville de Loire-Atlantique. Ces photos prendront une importance grandissante dans 20, 30 voire 50 ans. Enfin j'imagine...
C'est tout ? Non, je pourrais raconter une histoire à travers ces photos, mon histoire. Qui d'autre que moi (sur le Net s'entend) aurait pu reconnaitre ce terrain qui jouxte celui de mes parents, cet arrêt où je prenais le bus quand j'étais lycéen ? Dire pourquoi cette vue m'est familière, parce que j'aime bien me balader sur le vieux pont SNCF d'où elle a été prise.
On voit même la Côte. La côte, quelle côte ? Celle qui a donné son nom à cette page (-:

Je me souviens de ce petit film (pas vu) de Bruno Podalydès qui devait s'appeler Regarde (Vérification faite, il s'appelle Voilà). Pas vraiment d'histoire, juste un nouveau papa qui s'extasiait à montrer la nature à son bébé.
C'est le même principe qui agite Hugo Roy en s'adressant à sa fille. Mais comme elle n'est pas en âge de comprendre, il nous prend innocemment à témoin.
On ne dira jamais assez combien l'abus de photo numérique est bénéfique pour le Web. Le monde d'Hugo Roy m'est rapidement devenu familier, il n'y a que le visage du photographe qui reste obscur (Il est journaliste ?). A la différence de Catherine J. qui n'hésite pas à se mettre en scène.
L'ensemble du dispositif (parler à la génération future, les photos) donne un rythme très régulier au texte, très facile à suivre. Je n'ai pas dit que c'était facile à composer. Tout à l'heure, je trouvais même des similitudes avec une épopée, ou une chanson de gestes. Heu... Suis-je clair ? Peut-être avez-vous une autre définition ?

(26/12/00)

Ce projet me tenait à coeur depuis longtemps, mais j'ai fini par le réaliser, non sans mal. J'ai lu à haute voix un extrait d'un texte du Tisserand, intitulé Annie-Lumière. Le résultat est écoutable à cette adresse.

cadeau bonus
J'ai écouté hier et la nuit précédente le Christmas album des américains de Low. Je vous en fais partager un petit bout, que je mets provisoirement en ligne. Comme Low est réputé pour jouer "slow", j'ai mis le titre le plus entrainant. Et je vais même jusqu'à reproduire leur note de pochette :
Despite the commerce involved, we hope you will consider this our gift to you, Best wishes.
Même chose de moi à vous. Joyeux Noël.

(20/12/00)

C'était vraiment très fatigant
M. Grosse Fatigue a tiré sa révérence hier. Il rentre dans ses pénates. Quoi faire ? Bricoler, cultiver son jardin, jouer au papa, faire de la photo... On sait pas trop. Ecrire ? Bien possible. Une dernière saillie contre Houellebecq, et on ferme la boutique avant que cela ne devienne rengaine.
M. GF se replonge dans l'anonymat, et peut-être un jour il viendra défier M. de Houellebecq sur son propre terrain. Deux manches et la belle au ping-pong ?

Le mois dernier, j'avais parlé en bien d'Uzine 2 et du minirézo. Je vais relativiser un peu. C'est un défaut que je trouve souvent chez les copains™; ça peut être aussi une qualité hein, tout dépend du dosage des ingrédients.
C'est le côté brillant, démonstration magistrale qui m'ennuie un peu des fois. Il faut faire journaliste (option Monde Diplo), bétonner en montrant ça comme inéluctable, références à l'appui. Je ne suis pas un ardent défenseur de la rhétorique implacable. On peut toujours tordre le sens des mots pour arriver là où on veut en venir. Question style, on est à l'opposé du petit monde des diaristes, avec leurs redondances, leurs hésitations. Normal on ne s'adresse pas au même public. Soit.
Je fais référence aux deux derniers articles d'Arno. Globalement, je suis d'accord avec ses constatations. Mais sur les conclusions... Le premier est apocalyptique, tandis que le second fait un amalgame curieusement angélique sur le Web dit "indépendant".
Je passe sur le premier, je ne suis pas spécialiste financier. Si vous me demandez "Où va le Net ?", autant interroger un boursier sur le sens du vent.
Quand au deuxième, il ne fait qu'appuyer un constat somme toute banal (en gros l'audience des sites se fragmente avec la multiplication de l'offre). Mais pourquoi s'obstiner à opposer le web marchand au web pseudo-indépendant ? Ca rime à rien d'englober une multitude de sites persos ou de petites structures sous une bannière rassembleuse. Multimania n'est pas opposable à Yahoo, ils ont besoin l'un de l'autre pour exister. Et il n'y a rien de commun entre les membres de Multimania, à part la bannière publicitaire du loueur.
Moi j'ai un site web, une petite audience, je suis content, mais je connais hélas les limites de mon indépendance. Rien que ma douloureuse chez FT, ça met un drôle de frein. Je préfèrerais qu'on parle de web bénévole (bene volens, qui vous veut du bien (-: ). Et encore... Ou alternatif ? Hum trop connoté ça...
La situation n'est jamais figée. Il y aura toujours de la place pour les particuliers. Même la technique peut s'adapter pour les réfractaires au code HTML : à l'heure actuelle le phénomène blog n'a pas encore touché la France... Qu'en sera-t-il l'année prochaine ?
On parle de forfait illimité (en France), de poste-à-poste (Napster et Cie), d'ADSL... On découvre (où on fait semblant de découvrir) une nouvelle génération de consommateurs, non pas de cartes bancaires mais de bande passante. Là il y aura peut-être une autre forme de dépendance à venir (je n'en sais rien), mais en comparaison pour publier un texte, je n'ai besoin de personne.

(18/12/00)

un autre weblog
Emmanuelle est journaliste, vit en Californie et fait des piges pour diverses parutions (surtout Libé d'après son book).

Le mois dernier, l'enfer de Zipiz mentionnait la page de Super Greg, cousin germain d'IAM. Je fais un tour, je rigole bien devant cette accumulation de clichés d'un wannabe DJ latino. D'ailleurs il est peut-être turc, on a l'impression que c'est pris en Allemagne. Et quand on connait le bon goût légendaire de nos amis teutons...
La deuxième visite, je me marre toujours autant, mais avec un petit doute. Info ou intox ? Et si intox, pourquoi se donner tant de peine ?
Un petit coup de backward link sur Google pour dénicher des pages référençant Super Greg. Premier lien : un article de Wired qui explique que tout cela est du pipeau. Super Greg est un méchant utilisé dans une campagne de pub pour une célèbre marque de Jeans. Les publicitaires se sont amusés à lui donner une vie autonome via un site web et un e-mail. Aucune référence à la marque commanditaire, le client n'était pas au courant (du moins au départ).
Les filous ont tablé sur l'effet Mahir pour que l'adresse se transmette par e-mail ("Va voir, c'est trop drôle"). Et ça marche puisque la renommée de Super Greg a dépassé les frontières. C'est peut-être ça qu'on appelle le marketing viral dont se gausse Zipiz dans une news récente ?

(17/12/00)

J'ai croisé le site de Jack Saturn il y a quelques mois. J.S. fait des sites web en attendant de devenir une pop-star. Je lui trouvais une ressemblance avec Bill Callahan, l'homme de Smog, avec quelques boutons en plus.
Depuis Jack a déménagé en Californie, et il s'est fait la tête de Jim Morrison. Logique. Il bosse pour Pyra, la boite qui édite Blogger. Si je reviens le voir de temps en temps, c'est pour admirer son splendide canapé rouge, et voir si par hasard Jack a changé de position (regardez ses archives pour comparer).
Et le contenu ? C'est-à-dire que, tout est écrit en minuscule et sur fond rouge, je trouve que ça le fait pas. Sur ce plan-là, Jack et moi on n'est pas copains :-(

Saturn.org est référencé dans les liens d'Amertume.org, un site découvert il y a quelques jours sur le Cercle des Jours écrits. Je voudrais quand même rassurer Shaun. Malgré sa dénégation, l'ennui qu'il revendique, il a quand même du talent, et tant pis s'il n'est pas là où il pouvait l'espérer.
Sa photo de premier communiant, ce petit garçon qui vous fixe dans les yeux, elle est tout simplement magnifique cette photo. Les grandes douleurs sont muettes, mais Shaun s'affiche crânement sur sa page. Maximum respect pour la photo où il arbore un T-shirt My bloody Valentine (-!
Question musique justement, Shaun dit surtout écouter des groupes de la période shoegazers. Ce qui situe la période musicale : disons 88-92. C'est curieux d'ailleurs, en France on appelait ça de la noisy pop. Shoegazers est un terme dépréciatif inventé par les médias anglais pour fustiger ces groupes qui jouaient en fixant leurs pompes. D'insultant, le terme a sans doute été récupéré et revendiqué par les générations suivantes.
Donc Shaun s'ennuie, il se sent vieux. Pourquoi aimerait-il revivre cette année 93 ? Alors que l'avenir est encore largement devant lui ? Je finirai peut-être par comprendre. En attendant, je m'amuse à tester mes connaissances musicales en lisant les titres des fenêtres.
Sur une page de son journal, il désespère de constater que les 3/4 des disques qu'il écoute viennent de groupes aujourd'hui disparus. Ah mon Dieu, s'il savait : il n'a pas fini de vieillir (-:

(13/12/00)

Il y a quelques temps, je m'étais posé la question : "Et si un type racontait sa vie devant une webcam, est-ce qu'on pourrait qualifier ça de journal intime ?". Les puristes répondront bien sûr que non, ce n'est pas de l'écriture, juste de l'exhibitionnisme etc... Cela arrivera bien un jour ou l'autre, vu que les portails de webcams se multiplient. Il faudra s'adapter.
D'ailleurs le journal video existe déjà : alternat tv sur insoumise.org. Sous-titré la performance de Marie-Anne, journal video de l'an 2000. Ca a un côté brico-rigolo qui attire tout de suite la sympathie, mais enfin, à moins d'avoir une liaison haut-débit (et encore ?), on en regarde seulement 2 ou 3. Le format Real Video est vraiment trop médiocre.
Dans 5 ans, est-ce que ce sera encore une performance de faire ça ? Si la qualité des réseaux continue à s'améliorer, sans doute que non.

Google est pour l'instant le seul moteur de recherche qui envoie des internautes sur la Côte-Douarnenez. J'ai relevé les Referring URL de mon compteur Sitemeter. Grand vainqueur (cité 3 fois) :

Le paradoxe, c'est que les mp3 existent (temporairement) mais que mes interlocuteurs sont repartis bredouilles, sans doute faute de pouvoir comprendre la langue de Molière. Puis par ordre chronologique :

Conclusion ? Il faut savoir rester humble, même si Google est un excellent outil. Heureusement que j'ai de fidèles lecteurs (-:

(12/12/00)

Giggernet est un weblog en français. Qui pointe en presque totalité sur du contenu anglais. Le webmaster nous prévient : moreover web developer news. Ha ba oui. Pas follement original, mais faut voir.

Vous tenez un journal en ligne ? Vous pouvez écrire au JMag pour parler de votre expérience lors des prochains numéros thématiques. Sont prévus :
- Janvier 2001: le pourquoi du journal
- Mars 2001: le diariste et ses lecteurs
- Mai 2001: être publié ?

Dans les disparitions tragiques des années 80, j'avais oublié Marvin Gaye. Pourquoi je me rappelle de la matinée où est mort Marvin Gaye ? Lui aussi abattu d'une balle dans le dos, je crois. Délivrée par son pasteur de père.

Coïncidence, dans la demi-heure où j'écris ce qui précède, j'ai entendu Marvin Gaye à la radio. Tombé par hasard sur la dernière de Lionel Richebourg sur RTL. Une voix familière aux intonations graves et chaudes. Une voix dont je ne connaitrais jamais le visage. Les nocturnes de RTL vont disparaître avec le XXe siècle. C'est bien comme ça ?
27 ans de présence en gardant les mêmes animateurs, c'est assez rare. Mais pas assez djeun pour le (nouveau) coeur de cible de la radio. Pour un auditeur de province à tendance insomniaque, c'était le moyen de parfaire ses connaissances musicales.
La dernière demi-heure de l'émission. Curtis Mayfield (mort en début d'année) après Marvin Gaye, et puis Otis Redding. Glorieux défunts. Un Rufus Wainwright (tiens) dédiée à une personne qu'on devine chère. Et puis a dream within a dream, une chanson de Propaganda, un groupe allemand des années 80. Lionel R. shunte la fin. 20 secondes de silence. Et puis la musique revient doucement, accompagné du salut de l'artiste.

(11/12/00)

Livre noir
Je l'avais vu quelques semaines accroché au tableau de la CEV. Le livre noir en est maintenant à sa 4ème version, mais il n'y figure plus vu que le contenu est en anglais. Il y a une recherche dans le design ("ah c'est pas un bouton, ça ?"), des bouts de Flash à l'intérieur, ce qui va faire plaisir à Alea, recluse pendant 300 jours. Encore une qui n'a pas peur du loup.

Livre rouge
Je ne devrais pas en parler. Trop tôt. Radagast vous met tout dans son livre rouge ("1 chance sur 10000 qu'un proche me trouve"). Enfin presque tout. Il précise que son journal n'est qu'une version extraite de son vrai journal. Est-ce que ça va suffire ? En attendant, j'ai lu les différentes rubriques : ça m'a touché.

Transformation, transition, passage...
Adolescents ou jeunes adultes, les garçons éprouvent la démangeaison d'écrire durant la naissance (ou la disparition) de l'amour. Chez les filles aussi, mais chez les filles, il n'y a pas que ça.
Dernier exemple en date : le récit de piote (Céline). Le premier amour, la première rupture.
Autre exemple : come to me. Un peu déçu de sentir que l'histoire d'Armand ne durerait que quelques semaines, après avoir retrouvé sa copine. Un vague regret de ne pas lui avoir écrit avant. Il y avait aussi le cyber coming out, dont un extrait figure dans Cher écran, mais pas l'adresse. Il y a un addendum pour l'année 2000, curieusement écrit à la 3ème personne. Vérification, il y a une autre mise à jour, toute fraiche celle-là.

(08/12/00)

Jean Lainon (manquant)
C'était donc il y a exactement 20 ans. Un cours de dessin dans une classe de collège. Quelqu'un a sorti qu'un Beatles venait d'être assassiné. Oui on savait on savait. Une fille s'est retournée et a demandé qui. John Lennon. "Oh c'était mon préféré.", dit-elle. J'ai retenu la scène d'autant plus facilement que je sais que K., cette fille, est morte l'année de ses 20 ans, emportée par une maladie rare.
C'était mon préféré. La remarque m'a surpris. Je me piquais de savoir des choses en musique. Mais pour moi, les membres des Beatles formaient un tout indistinct, pire c'était un groupe de vieux. Il n'y avait pas de disques des Beatles chez mes parents. Que penser d'une formation dont les membres vivaient déjà séparés l'année de ma naissance ? Et ce John Lennon là (maintenant qu'il est mort je savais son nom), il n'a rien sorti entre 75 et 80. Pas étonnant.
Les radios ont diffusé du Jean Lainon dans les semaines suivantes jusqu'à satiété. Mais je n'étais qu'à moitié concerné. C'était le début des années 80. Question assassinats ou tentatives (Reagan, le pape), ça aurait pu être bien pire.

J'ai mis en ligne une nouvelle version de la librairie overlib. Les changements ne devraient concerner que les utilisateurs de Netscape (dont la v6 vient de sortir). Si votre navigateur vous affiche des erreurs de script, merci de me les signaler.

(07/12/00)

Il y a des diaristes dont on devine pertinemment qu'ils resteront à l'écart de la Communauté. Le journal, la chose grandira tout seul dans son coin, à l'ombre. L'image est particulièrement justifiée pour Duseigne, le cataphile.
On retrouve l'écriture fiévreuse, celle du journal cahier, surtout ne pas perdre une miette de pensée. J'allais presque dire écriture à l'ancienne. En tout cas je lui accorderai une visite régulière au cours des prochaines semaines.

J'étais passé dessus au hasard de mes vagabondages en début d'année. Vraiment survolé, puisque j'avais confondu l'auteur et sa fiancée.
C'est l'Insomniaque qui a attiré mon attention lors de la réouverture de Medea Sin à la rentrée. Au fil des semaines, je me suis attaché à ce docteur (oui un docteur - d'où le titre -) intriguant, même s'il me manque encore des indices.
Ce qui m'attire sans doute, c'est de sentir que ce wanna be artist, tel qu'il se décrit, cache plusieurs facettes. Voici donc le docteur Scott, métis anglo-coréen, qui partage sa vie avec la jolie Amy et un chat surnommé the LIGER!. Il exerce en tant que titulaire dans un hôpital X d'une ville des Etats-Unis.
Son métier l'amène à cotoyer la souffrance et la maladie tous les jours. C'est un cliché de dire ça. D'où je suppose une certaine propension à répandre une ironie mordante, comme pour se protéger du mileu professionnel. Mais lui a trouvé sa soupape, il a gardé ses passions de jeunesse(?), dans l'écriture et le dessin. Les pages sont illustrées par ses portraits féminins en large majorité. Là aussi,l'influence du métissage, entre comics américains et mangas japonais.
Avec mes références européennes, impossible de ne pas faire un rapprochement avec les rôles d'Urgences (ER). Lisez par exemple l'entrée du 16 octobre, lors d'une visite de malades. Ca ne vous rappelle pas plusieurs caractères ? Un mélange... Et c'est ça aussi qui doit me plaire chez cet auteur : un excellent sens du dialogue.

(03/12/00)

La première fois où j'ai retenu le nom d'Idaho, ce fut le 20 décembre 1993. J'ai retrouvé les 2 pages jaunies de Libération que j'avais conservées dans un classeur. Le service culturel (Bayon tout seul?) avait choisi de consacrer Year after Year, premier lp d'Idaho, comme album de l'année.
Soit. A peu près aussi incongru que de reprendre aujourd'hui le best of de Kraftwerk en meringue et cha cha cha (ça existe). Mais étant donné que ce quotidien adore faire des contrepieds. Puis j'entends à la radio l'intro de God's Green Earth qui me saisit. Quelques mois après, j'achète le disque.

Février 1999. Début de mon renouveau d'intérêt pour Idaho. Alas est sorti depuis l'année précédente, mais les exemplaires sont disponibles en petite quantité. Après avoir été quatuor, le groupe est à nouveau un duo. John Berry a disparu peu après le premier album, Jeff Martin n'a plus de contrat avec une major. Peu importe.
Libération consacre un des (rares) articles ici en France. Alas tourne en boucle, comme on dit. Aucun écho ou presque. Disque de l'année pour moi.

Novembre 2000. Idaho a sorti son cinquième album depuis quelques semaines. Toujours une autoproduction dans le studio de Jeff, toujours une distribution confidentielle, toujours des critiques respectueuses, toujours des fans transis...
Première tournée d'Idaho en Europe depuis 7 ans. La bonne nouvelle, c'est que John Berry est revenu. Libération leur consacre un article plus une interview de Jeff. Traitement royal pour un groupe dont le leader reconnait qu'il lui coûte de l'argent.

Mardi 28 novembre 2000 vers 22h, dans la salle Olympic de N. :
"We're a little bit nervous because it's our first show in France".
Et Jump up débute... Une émotion me saisit pendant les 2 premiers titres. Pince-moi je rêve. Idaho dans ma ville. Mon seul concert de l'année.

lc-d rév.2 / tehu | 0.000