31/12/00
Pline le Trône
30/12/00
arrêts de journaux
forges de Trignac
28/12/00
une année en photos
Hugo Roy
26/12/00
Annie & Gilles
just like Christmas
20/12/00
Grosse Fatigue
uZine 2
18/12/00
Emmanuelle
Super Greg
17/12/00
Jack Saturn
amertume.org
13/12/00
insoumise.org
recherche via Google
12/12/00
Giggernet
thèmes JMag
Marvin Gaye
nocturnes RTL
11/12/00
Livre noir
Livre rouge
récits de passage
08/12/00
Lennon
07/12/00
Duseigne
Medea Sin
03/12/00
Idaho
|
(31/12/00)
Ironie de l'histoire, c'est en faisant une recherche sur
Lejeune (Philippe), que je suis tombé sur l'horizon
plinien. Pline l'ancien, Pline le jeune, voici donc le troisième
du nom, Pline le Trône, écrivain célèbre de
son état. Ou qui gagne à être connu.
A la première visite, j'ai commencé par ausculter son journal
de septembre, le dernier mois publié. J'ai fini par comprendre
qu'il s'agissait de l'année 99.
Il y a un côté potache chez Pline le Trône, quelqu'un
qui voudrait bien tirer la barbe des adultes mais sans se faire remarquer.
L'idée de figurer dans un webring de journaux intimes le heurte
(22/02), mais il espère secrètement être publié
dans le courrier des lecteurs de Télérama.
Si je devais le situer dans la famille des diaristes, ce serait le trait
d'union entre M. Grosse Fatigue
et Réal
de Montréal. Le premier pour la façon dont il purge ses
frustrations dans l'écriture. Et aussi parce qu'eux deux ont fréquenté
le bateau de l'Education Nationale. Pline est juste à l'étage
en-dessous dans un poste d'observation (qu'il abandonnera en cours d'année)
: la charge contre l'EN, cette maison de fous, est féroce et souvent
hilarante.
Les autres points communs ? L'aspect grotesque du monde, la poésie
saugrenue du vocabulaire, l'art de la chute, cette façon de piler
dans la dernière phrase comme un chauffeur de taxi. Au hasard,
allez lire par exemple la journée du 21 avril.
C'est aussi un âge charnière pour l'auteur, où les
copains de fac s'éloignent peu à peu. Le passage des 30
ans sera vécu douloureusement. Et l'inquiétude aussi : peut-on
vouloir vivre comme écrivain et en même temps être
chargé de famille ? Famille qu'il protège d'un voile
discret (comme Réal).
Ne vous y trompez pas : sous son air bravache, Pline est un homme de lettres.
Il fait mine de ne pas y croire, il se dit trop lâche, pas assez
ambitieux. Sous son style désabusé, c'est ce qu'il semble
me dire : "Je veux bien m'abandonner aux plaisirs simples, mais
au moins j'aurai essayé".
Lecture chaudement recommandée. (Si vous comptez
lire le journal de Pline hors ligne, vous pouvez utiliser cette feuille
de style plus adaptée à l'impression.)
(30/12/00)
On ferme la parenthèse d'une vie.
Autant pour Shani, l'arrêt
de son journal était prévisible. C'est une fin de cycle,
l'auteur veut voir ailleurs, et elle est contente d'avoir vécu
l'aventure.
Autant pour Ariane Fabre,
l'arrêt en gare fut brusque et immédiat. A lire les motifs
invoqués dans sa dernière
entrée, je me suis rappelé qu'elle avait écrit
a peu près le contraire il y a 3 mois. Mais je n'ai pas pu retrouver
la page en question. Alors constat d'échec ? On peut déceler
en marge une légère pointe d'amertume.
Dommage, il y avait de belles idées (memoria, le coup de coeur)
et quelques passages qui montraient sa sensibilité. Dommage et
bizarre.
C'est ptêt un silo finalement...
Le silo est le bâtiment le plus imposant de la photo-titre en haut.
C'est pour donner raison à la lectrice qui m'avait posé
la question (-: Ce site
retrace l'histoire des forges de Trignac, une friche industrielle en bordure
de la quatre-voies Nantes-St Nazaire. Suivez l'index
pour voir l'histoire de ses anciens occupants.
Les forges sont pour moi une silhouette familière. Quant à
opérer un changement de sens, je transformerai bien la tour-silo
en vigie virtuelle.
Sondage (résultat)
Voulez-vous une mailing-liste pour prévenir des mises à
jour de lC-D ? Oui (3) - Non (2) - écrire Tous les Jours (7).
Je prends note. Mais comme dit la chanson, je crois que ça va pas
être possible. Du moins de sitôt.
(28/12/00)
Sébastien Drique est membre du groupe Superflu,
mais aussi photographe amateur. Il s'est tenu à prendre au moins
une photo par jour en 99. La collection est rassemblée sur deVisu.
Même principe pour l'association AMIE (Atelier Mémoire
Images de l'Erdre), prendre 366
photos sur l'année 2000. La participation est collective et
anonyme, le sujet est simple et compliqué à la fois : photographier
sous toutes les coutures une petite ville de Loire-Atlantique. Ces photos
prendront une importance grandissante dans 20, 30 voire 50 ans. Enfin
j'imagine...
C'est tout ? Non, je pourrais raconter une histoire à travers ces
photos, mon histoire. Qui d'autre que moi (sur le Net s'entend) aurait
pu reconnaitre ce terrain
qui jouxte celui de mes parents, cet arrêt
où je prenais le bus quand j'étais lycéen ? Dire
pourquoi cette vue
m'est familière, parce que j'aime bien me balader sur le vieux
pont SNCF d'où elle a été prise.
On voit même la
Côte. La côte, quelle côte ? Celle qui a donné
son nom à cette page (-:
Je me souviens de ce petit film (pas vu) de Bruno Podalydès
qui devait s'appeler Regarde (Vérification faite, il s'appelle
Voilà). Pas
vraiment d'histoire, juste un nouveau papa qui s'extasiait à montrer
la nature à son bébé.
C'est le même principe qui agite Hugo
Roy en s'adressant à sa fille. Mais comme elle n'est pas en
âge de comprendre, il nous prend innocemment à témoin.
On ne dira jamais assez combien l'abus de photo
numérique est bénéfique pour le Web. Le monde
d'Hugo Roy m'est rapidement devenu familier, il n'y a que le visage du
photographe qui reste obscur (Il est journaliste ?). A la différence
de Catherine J. qui n'hésite
pas à se mettre en scène.
L'ensemble du dispositif (parler à la génération
future, les photos) donne un rythme très régulier au texte,
très facile à suivre. Je n'ai pas dit que c'était
facile à composer. Tout à l'heure, je trouvais même
des similitudes avec une épopée, ou une chanson de gestes.
Heu... Suis-je clair ? Peut-être avez-vous une autre définition
?
(26/12/00)
Ce projet me tenait à coeur depuis longtemps, mais
j'ai fini par le réaliser, non sans mal. J'ai lu à haute
voix un extrait d'un texte du Tisserand, intitulé Annie-Lumière.
Le résultat est écoutable à cette adresse.
cadeau bonus
J'ai écouté hier et la nuit précédente le
Christmas album des américains de Low. Je vous en fais partager
un petit bout, que je mets provisoirement en ligne. Comme Low est réputé
pour jouer "slow", j'ai mis le titre
le plus entrainant. Et je vais même jusqu'à reproduire leur
note de pochette :
Despite the commerce involved, we hope you will consider
this our gift to you, Best wishes.
Même chose de moi à vous. Joyeux Noël.
(20/12/00)
C'était vraiment très fatigant
M. Grosse Fatigue a tiré
sa révérence hier. Il rentre dans ses pénates. Quoi
faire ? Bricoler, cultiver son jardin, jouer au papa, faire de la photo...
On sait pas trop. Ecrire ? Bien possible. Une dernière
saillie contre Houellebecq, et on ferme la boutique avant que cela
ne devienne rengaine.
M. GF se replonge dans l'anonymat, et peut-être un jour il viendra
défier M. de Houellebecq sur son propre terrain. Deux manches et
la belle au ping-pong ?
Le mois dernier, j'avais parlé en bien d'Uzine 2
et du minirézo. Je vais relativiser un peu. C'est un défaut
que je trouve souvent chez les copains™;
ça peut être aussi une qualité hein, tout dépend
du dosage des ingrédients.
C'est le côté brillant, démonstration magistrale
qui m'ennuie un peu des fois. Il faut faire journaliste (option
Monde Diplo), bétonner en montrant ça comme inéluctable,
références à l'appui. Je ne suis pas un ardent défenseur
de la rhétorique implacable. On peut toujours tordre le sens des
mots pour arriver là où on veut en venir. Question style,
on est à l'opposé du petit monde des diaristes, avec leurs
redondances, leurs hésitations. Normal on ne s'adresse pas au même
public. Soit.
Je fais référence aux deux derniers articles d'Arno. Globalement,
je suis d'accord avec ses constatations. Mais sur les conclusions... Le
premier
est apocalyptique, tandis que le second
fait un amalgame curieusement angélique sur le Web dit "indépendant".
Je passe sur le premier, je ne suis pas spécialiste financier.
Si vous me demandez "Où va le Net ?", autant interroger
un boursier sur le sens du vent.
Quand au deuxième, il ne fait qu'appuyer un constat somme toute
banal (en gros l'audience des sites se fragmente avec la multiplication
de l'offre). Mais pourquoi s'obstiner à opposer le web marchand
au web pseudo-indépendant ? Ca rime à rien d'englober
une multitude de sites persos ou de petites structures sous une bannière
rassembleuse. Multimania n'est pas opposable à Yahoo, ils ont besoin
l'un de l'autre pour exister. Et il n'y a rien de commun entre les membres
de Multimania, à part la bannière publicitaire du loueur.
Moi j'ai un site web, une petite audience, je suis content, mais je connais
hélas les limites de mon indépendance. Rien que ma douloureuse
chez FT, ça met un drôle de frein. Je préfèrerais
qu'on parle de web bénévole (bene volens, qui vous veut
du bien (-: ). Et encore... Ou alternatif ? Hum trop connoté
ça...
La situation n'est jamais figée. Il y aura toujours de la place
pour les particuliers. Même la technique peut s'adapter pour les
réfractaires au code HTML : à l'heure actuelle le phénomène
blog n'a pas encore touché la France... Qu'en sera-t-il l'année
prochaine ?
On parle de forfait illimité (en France), de poste-à-poste
(Napster et Cie), d'ADSL... On découvre (où on fait semblant
de découvrir) une nouvelle génération de consommateurs,
non pas de cartes bancaires mais de bande passante. Là il y aura
peut-être une autre forme de dépendance à venir (je
n'en sais rien), mais en comparaison pour publier un texte, je n'ai besoin
de personne.
(18/12/00)
un autre weblog
Emmanuelle est journaliste, vit
en Californie et fait des piges pour diverses parutions (surtout Libé
d'après son book).
Le mois dernier, l'enfer
de Zipiz mentionnait la page de Super
Greg, cousin germain d'IAM. Je fais un tour, je rigole bien devant
cette accumulation de clichés d'un wannabe DJ latino. D'ailleurs
il est peut-être turc, on a l'impression que c'est pris en Allemagne.
Et quand on connait le bon goût légendaire de nos amis teutons...
La deuxième visite, je me marre toujours autant, mais avec un petit
doute. Info ou intox ? Et si intox, pourquoi se donner tant de peine ?
Un petit coup de backward link sur Google
pour dénicher des pages référençant Super
Greg. Premier lien : un article
de Wired qui explique que tout cela est du pipeau. Super Greg est un méchant
utilisé dans une campagne de pub pour une célèbre
marque de Jeans. Les publicitaires se sont amusés à lui
donner une vie autonome via un site web et un e-mail. Aucune référence
à la marque commanditaire, le client n'était pas au courant
(du moins au départ).
Les filous ont tablé sur l'effet Mahir
pour que l'adresse se transmette par e-mail ("Va
voir, c'est trop drôle"). Et ça marche puisque la
renommée de Super Greg a dépassé les frontières.
C'est peut-être ça qu'on appelle le marketing viral dont
se gausse Zipiz dans une news récente
?
(17/12/00)
J'ai croisé le site
de Jack Saturn il y a quelques mois. J.S. fait des sites web en attendant
de devenir une pop-star. Je lui trouvais une ressemblance avec Bill Callahan,
l'homme de Smog, avec
quelques boutons en plus.
Depuis Jack a déménagé en Californie, et il s'est
fait la tête de Jim Morrison. Logique. Il bosse pour Pyra, la boite
qui édite Blogger. Si je reviens le voir de temps en temps, c'est
pour admirer son splendide canapé rouge, et voir si par hasard
Jack a changé de position (regardez ses archives pour comparer).
Et le contenu ? C'est-à-dire que, tout est écrit en minuscule
et sur fond rouge, je trouve que ça le fait pas. Sur ce
plan-là, Jack et moi on n'est pas copains :-(
Saturn.org est référencé dans les
liens d'Amertume.org,
un site découvert il y a quelques jours sur le Cercle des Jours
écrits. Je voudrais quand même rassurer Shaun. Malgré
sa dénégation, l'ennui qu'il revendique, il a quand même
du talent, et tant pis s'il n'est pas là où il pouvait l'espérer.
Sa photo de premier communiant, ce petit garçon qui vous fixe dans
les yeux, elle est tout simplement magnifique cette photo. Les grandes
douleurs sont muettes, mais Shaun s'affiche crânement sur sa page.
Maximum respect pour la photo où il arbore un T-shirt My bloody
Valentine (-!
Question musique justement, Shaun dit surtout écouter des groupes
de la période shoegazers. Ce qui situe la période
musicale : disons 88-92. C'est curieux d'ailleurs, en France on appelait
ça de la noisy pop. Shoegazers est un terme dépréciatif
inventé par les médias anglais pour fustiger ces groupes
qui jouaient en fixant leurs pompes. D'insultant, le terme a sans doute
été récupéré et revendiqué par
les générations suivantes.
Donc Shaun s'ennuie, il se sent vieux. Pourquoi aimerait-il revivre cette
année 93 ? Alors que l'avenir est encore largement devant lui ?
Je finirai peut-être par comprendre. En attendant, je m'amuse à
tester mes connaissances musicales en lisant les titres des fenêtres.
Sur une page de son journal, il désespère de constater que
les 3/4 des disques qu'il écoute viennent de groupes aujourd'hui
disparus. Ah mon Dieu, s'il savait : il n'a pas fini de vieillir (-:
(13/12/00)
Il y a quelques temps, je m'étais posé la
question : "Et si un type racontait sa vie devant une webcam, est-ce
qu'on pourrait qualifier ça de journal intime ?". Les puristes
répondront bien sûr que non, ce n'est pas de l'écriture,
juste de l'exhibitionnisme etc... Cela arrivera bien un jour ou l'autre,
vu que les portails de webcams se multiplient. Il faudra s'adapter.
D'ailleurs le journal video existe déjà : alternat tv sur
insoumise.org. Sous-titré
la performance de Marie-Anne, journal video de l'an 2000. Ca a
un côté brico-rigolo qui attire tout de suite la sympathie,
mais enfin, à moins d'avoir une liaison haut-débit (et encore
?), on en regarde seulement 2 ou 3. Le format Real Video est vraiment
trop médiocre.
Dans 5 ans, est-ce que ce sera encore une performance de faire
ça ? Si la qualité des réseaux continue à
s'améliorer, sans doute que non.
Google
est pour l'instant le seul moteur de recherche qui envoie des internautes
sur la Côte-Douarnenez. J'ai relevé les Referring URL
de mon compteur Sitemeter. Grand vainqueur (cité 3 fois) :
Le paradoxe, c'est que les mp3 existent (temporairement)
mais que mes interlocuteurs sont repartis bredouilles, sans doute faute
de pouvoir comprendre la langue de Molière. Puis par ordre chronologique :
Conclusion ? Il faut savoir rester humble, même si
Google est un excellent outil. Heureusement que j'ai de fidèles
lecteurs (-:
(12/12/00)
Giggernet est un weblog
en français. Qui pointe en presque totalité sur du contenu
anglais. Le webmaster nous prévient : moreover web developer news.
Ha ba oui. Pas follement original, mais faut voir.
Vous tenez un journal en ligne ? Vous pouvez écrire
au JMag pour parler de votre expérience
lors des prochains numéros thématiques. Sont prévus :
- Janvier 2001: le pourquoi du journal
- Mars 2001: le diariste et ses lecteurs
- Mai 2001: être publié ?
Dans les disparitions tragiques des années 80, j'avais
oublié Marvin Gaye. Pourquoi je me rappelle de la matinée
où est mort Marvin
Gaye ? Lui aussi abattu d'une balle dans le dos, je crois. Délivrée
par son pasteur de père.
Coïncidence, dans la demi-heure où j'écris
ce qui précède, j'ai entendu Marvin Gaye à la radio.
Tombé par hasard sur la dernière de Lionel Richebourg sur
RTL. Une voix familière aux intonations graves et chaudes. Une
voix dont je ne connaitrais jamais le visage. Les nocturnes
de RTL vont disparaître avec le XXe siècle. C'est bien comme
ça ?
27 ans de présence en gardant les mêmes animateurs, c'est
assez rare. Mais pas assez djeun pour le (nouveau) coeur de cible de la
radio. Pour un auditeur de province à tendance insomniaque, c'était
le moyen de parfaire ses connaissances musicales.
La dernière demi-heure de l'émission. Curtis Mayfield (mort
en début d'année) après Marvin Gaye, et puis Otis
Redding. Glorieux défunts. Un Rufus Wainwright (tiens) dédiée
à une personne qu'on devine chère. Et puis a dream within
a dream, une chanson de Propaganda, un groupe allemand des années
80. Lionel R. shunte la fin. 20 secondes de silence. Et puis la musique
revient doucement, accompagné du salut de l'artiste.
(11/12/00)
Livre noir
Je l'avais vu quelques semaines accroché au tableau de la CEV.
Le livre noir en
est maintenant à sa 4ème version, mais il n'y figure plus
vu que le contenu est en anglais. Il y a une recherche dans le design
("ah c'est pas un bouton, ça ?"), des bouts de
Flash à l'intérieur, ce qui va faire plaisir à Alea,
recluse pendant 300 jours. Encore
une qui n'a pas peur du loup.
Livre rouge
Je ne devrais pas en parler. Trop tôt. Radagast vous met tout dans
son livre rouge ("1
chance sur 10000 qu'un proche me trouve"). Enfin presque tout. Il
précise que son journal n'est qu'une version extraite de son vrai
journal. Est-ce que ça va suffire ? En attendant, j'ai lu les différentes
rubriques : ça m'a touché.
Transformation, transition, passage...
Adolescents ou jeunes adultes, les garçons éprouvent la
démangeaison d'écrire durant la naissance (ou la disparition)
de l'amour. Chez les filles aussi, mais chez les filles, il n'y a pas
que ça.
Dernier exemple en date : le récit de piote (Céline).
Le premier amour, la première rupture.
Autre exemple : come to me.
Un peu déçu de sentir que l'histoire d'Armand ne durerait
que quelques semaines, après avoir retrouvé sa copine. Un
vague regret de ne pas lui avoir écrit avant. Il y avait aussi
le cyber coming out, dont un extrait
figure dans Cher écran, mais
pas l'adresse. Il y a un addendum pour l'année 2000, curieusement
écrit à la 3ème personne. Vérification, il
y a une autre mise à
jour, toute fraiche celle-là.
(08/12/00)
Jean Lainon (manquant)
C'était donc il y a exactement 20 ans. Un cours de dessin dans
une classe de collège. Quelqu'un a sorti qu'un Beatles venait d'être
assassiné. Oui on savait on savait. Une fille s'est retournée
et a demandé qui. John Lennon. "Oh c'était mon préféré.",
dit-elle. J'ai retenu la scène d'autant plus facilement que je
sais que K., cette fille, est morte l'année de ses 20 ans, emportée
par une maladie rare.
C'était mon préféré. La remarque m'a
surpris. Je me piquais de savoir des choses en musique. Mais pour moi,
les membres des Beatles formaient un tout indistinct, pire c'était
un groupe de vieux. Il n'y avait pas de disques des Beatles chez mes parents.
Que penser d'une formation dont les membres vivaient déjà
séparés l'année de ma naissance ? Et ce John Lennon
là (maintenant qu'il est mort je savais son nom), il n'a rien sorti
entre 75 et 80. Pas étonnant.
Les radios ont diffusé du Jean Lainon dans les semaines suivantes
jusqu'à satiété. Mais je n'étais qu'à
moitié concerné. C'était le début des années
80. Question assassinats ou tentatives (Reagan, le pape), ça aurait
pu être bien pire.
J'ai mis en ligne une nouvelle version de la librairie
overlib.
Les changements ne devraient concerner que les utilisateurs de Netscape
(dont la v6 vient de sortir). Si votre navigateur vous affiche des erreurs
de script, merci de me les signaler.
(07/12/00)
Il y a des diaristes dont on devine pertinemment qu'ils
resteront à l'écart de la Communauté. Le journal,
la chose grandira tout seul dans son coin, à l'ombre. L'image est
particulièrement justifiée pour Duseigne,
le cataphile.
On retrouve l'écriture fiévreuse, celle du journal cahier,
surtout ne pas perdre une miette de pensée. J'allais presque dire
écriture à l'ancienne. En tout cas je lui accorderai une
visite régulière au cours des prochaines semaines.
J'étais passé dessus
au hasard de mes vagabondages en début d'année. Vraiment
survolé, puisque j'avais confondu l'auteur et sa fiancée.
C'est l'Insomniaque
qui a attiré mon attention lors de la réouverture de Medea
Sin à la rentrée. Au fil des semaines, je me suis attaché
à ce docteur (oui un docteur - d'où le titre -) intriguant,
même s'il me manque encore des indices.
Ce qui m'attire sans doute, c'est de sentir que ce wanna be artist,
tel qu'il se décrit, cache plusieurs facettes. Voici donc le docteur
Scott, métis anglo-coréen, qui partage sa vie avec la jolie
Amy et un chat surnommé the LIGER!. Il exerce en tant que titulaire
dans un hôpital X d'une ville des Etats-Unis.
Son métier l'amène à cotoyer la souffrance et la
maladie tous les jours. C'est un cliché de dire ça. D'où
je suppose une certaine propension à répandre une ironie
mordante, comme pour se protéger du mileu professionnel. Mais lui
a trouvé sa soupape, il a gardé ses passions de jeunesse(?),
dans l'écriture et le dessin. Les pages sont illustrées
par ses portraits féminins en large majorité. Là
aussi,l'influence du métissage, entre comics américains
et mangas japonais.
Avec mes références européennes, impossible de ne
pas faire un rapprochement avec les rôles d'Urgences (ER). Lisez
par exemple l'entrée du 16
octobre, lors d'une visite de malades. Ca ne vous rappelle pas plusieurs
caractères ? Un mélange... Et c'est ça aussi qui
doit me plaire chez cet auteur : un excellent sens du dialogue.
(03/12/00)
La première fois où j'ai retenu le nom d'Idaho,
ce fut le 20 décembre 1993. J'ai retrouvé les 2 pages jaunies
de Libération que j'avais conservées dans un classeur. Le
service culturel (Bayon tout seul?) avait choisi de consacrer Year after
Year, premier lp d'Idaho, comme album de l'année.
Soit. A peu près aussi incongru que de reprendre aujourd'hui le
best of de Kraftwerk en meringue et cha cha cha (ça existe). Mais
étant donné que ce quotidien adore faire des contrepieds.
Puis j'entends à la radio l'intro de God's Green Earth qui me saisit.
Quelques mois après, j'achète le disque.
Février 1999. Début de mon renouveau d'intérêt
pour Idaho. Alas
est sorti depuis l'année précédente, mais les exemplaires
sont disponibles en petite quantité. Après avoir été
quatuor, le groupe est à nouveau un duo. John Berry a disparu peu
après le premier album, Jeff Martin n'a plus de contrat avec une
major. Peu importe.
Libération consacre un des (rares) articles ici en France. Alas
tourne en boucle, comme on dit. Aucun écho ou presque. Disque de
l'année pour moi.
Novembre 2000. Idaho a sorti son cinquième album
depuis quelques semaines. Toujours une autoproduction dans le studio de
Jeff, toujours une distribution confidentielle, toujours des critiques
respectueuses, toujours des fans transis...
Première tournée d'Idaho en Europe depuis 7 ans. La bonne
nouvelle, c'est que John Berry est revenu. Libération leur consacre
un article plus une interview de Jeff. Traitement
royal pour un groupe dont le leader reconnait qu'il lui coûte de
l'argent.
Mardi 28 novembre 2000 vers 22h, dans la salle Olympic
de N. :
"We're a little bit nervous because it's our first show in France".
Et Jump
up débute... Une émotion me saisit pendant les 2 premiers
titres. Pince-moi je rêve. Idaho dans ma ville. Mon seul concert
de l'année.
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